dimanche 22 mars 2009

Entretien de novembre 1980 (Sois)


Visiteur : J’ai un problème d’ordre pratique. Quand je m’efforce d’être uniquement « je suis », je m’endors. Tant que j’ai de l’énergie, je peux demeurer sans pensées mais je me fatigue, des pensées arrivent, des images, et je m’endors. Que puis-je faire ?

Maharaj : Qu’entendez-vous par demeurer dans « je suis » ? Vous êtes assis ici, ai-je besoin de vous le confirmer, risquez-vous, si vous ne faites pas d’effort, de vous croire marchant dans la rue ? Pouvez-vous ne pas être dans « je suis » ? Qu’est le « je suis » pour vous ?

V : Je me tiens dans « je suis », oui, mais si je ne fais pas attention, j’en suis distrait. Des pensées surgissent et forment écran.

M : Vous faites un effort pour acquérir un certain état et cet état ne demeure pas constamment avec vous. Si vous avez à faire un effort, est-ce un état naturel ?

V : Non.

M : Alors être dans « je suis » qu’est ce que c’est ? Est-ce qu’un effort est nécessaire ou bien êtes-vous déjà dans ce « je suis » avant l’effort ?

V : J’y suis.

M : Alors d’où vient ce besoin d’effort et d’énergie ? Il vous faut bien percevoir ces contradictions.

Vous êtes assis, ici, avez-vous besoin de vous le rappeler ? Est-il nécessaire de vous préciser à vous-même « je suis actuellement assis dans cette pièce » ? Ne le sauriez-vous pas avant que la pensée ne se forme ? C’est parce que vous êtes plongé dans cet état « je suis » qu’il vous a été possible de venir ici et de poser des questions. D’où vous vient l’idée qu’un effort soit nécessaire ?

Quelle que soit votre expérience du monde objectif, d’où effectuez-vous cette expérience ? Le « je suis » est là d’abord, le monde n’est à votre disposition que si vous êtes là d’abord. Etes-vous d’accord ?

V : Oui.

M : Que pouvez-vous posséder d’autre que cette notion « je suis, j’existe, je suis vivant » ? Toutes vos connaissances spirituelles sont des on-dit, des concepts. Que possédez-vous provenant d’intuitions non-conceptuelles ? Possédez-vous un nom qui ne vous ait pas été imposé ?

Vous croyez que vos idées vous appartiennent, non. Elles sont communes à l’ensemble de l’humanité, elles ne font que traverser votre conscience. Elles ne vous appartiennent pas plus que ce nom qui vous a été donné.

Vous n’agissez pas, l’action se meut dans la conscience qui elle, seulement, est vous. C’est cela qui agit – vous, vous ne faites rien. Vous constatez simplement « la conscience agit », « un mouvement de conscience se produit ».

La conscience est liée aux cinq éléments mais elle les précède. Elle est d’abord pénombre, comme la lumière de la lune à l’aube. La conscience est juste consciente de son existence, sans aucun nom et c’est l’espace. Tout commence par l’espace, à partir de là apparaissent causes et effets qui participent à l’apparition des quatre autres éléments par réaction les uns avec les autres. Le monde minéral est créé qui ensuite épouse toutes les formes manifestées n’étant, chacune, qu’une expression particulière de la conscience. Mais tout ce manifesté, depuis l’apparition en espace jusqu’à l’ensemble du cosmos, n’est que le non-manifesté prenant conscience de lui-même et cela n’a lieu que lorsque vous êtes « étant », conscient, sans formulation, de vous-même. Lorsque vous demeurez présent à votre êtreté sans rien faire.

V : On ne peut rien faire que suivre les mouvements de la conscience. Mais la conscience s’identifie à son contenu, à ce qui se trouve dans le champ de son attention. Comment affaiblir cette identification puisque aucune action n’est possible ?

M : Voici ce qu’est la conscience : des concepts plus de la lumière. On constate la lumière par la vision des objets éclairés mais la lumière elle-même on ne la voit pas. Vous connaissez le goût du sucré et du salé, mais quel est le goût de votre bouche ?

Vous êtes le point de départ de toute la création, le point-phare qui éclaire la création et il n’y a à aucun moment à faire le moindre effort. N’ayez pas d’impatience. Immergez-vous dans le sens d’exister sans forme, jusqu’au jour où jaillira l’illumination de la conscience-lumière qui est dans tout ce qui existe et qui vous fera découvrir « je suis tout cela, l’ensemble du manifesté ».

Il vous faut demeurer dans ce sentiment « je suis » et un jour tout se produira spontanément. Cela ne peut se produire que spontanément et n’est en aucun cas le résultat de préparation ou d’ascèse. Mais il faut toujours vous souvenir « je ne suis pas cela, ni cela, ni cela ». Pas de forme ! Et un jour vous constaterez « je suis le monde, je suis un, je suis entier et non pas divisé ». « Je suis un » veut dire « je suis l’ensemble des mondes ». C’est le « je suis » prenant conscience du « je suis ».

C’est « je suis » limité à une chose matérielle qui est l’erreur fondamentale, celle qui rend caduque les constructions les plus hautes et les plus surprenantes que l’on puisse élever sur cette base fausse. Ce n’est donc pas en manipulant de hautes idées spirituelles que l’on pourra modifier en quoi que ce soit son ignorance, il faut revenir au point de départ. Comprendre ce qui se passe à la naissance est la seule et unique réponse. Quand on l’a obtenue, on comprend et on sait tout ce qu’il est possible de savoir. Il faut découvrir le pouvoir qui en vous veut faire, veut agir. Le pouvoir que tous les ambitieux et les puissants veulent manipuler mais dont la compréhension réside seulement dans la perception de ce qu’est la naissance.

V : Cet élan vers la vie que l’on a en soi, cet amour de l’existence, ne serait-ce pas la cause de la manifestation ?

M : Personne n’a créé cet amour de la vie, il apparaît spontanément avec la conscience. Intrinsèquement intérieur, il ne peut pas la précéder. On ne peut pas les séparer, pas plus que le principe germinatif de la graine.

Pourquoi êtes-vous ? Cela jaillit dans l’essence de la nourriture ! Ce principe dynamique s’exprime au travers de la manifestation. La connaissance « je suis » on ne la regarde pas, on la vit. Tout ce qu’il est possible d’observer se rattache seulement à la nourriture. Vous continuez malheureusement, malgré ce que je dis, à revenir au « je suis le corps », « c’est moi qui agit ». Tout arrive spontanément à travers le dynamisme originel qui est mouvement mais vous avez pris l’habitude d’annexer ce principe, de cultiver cette illusion « nous somme ce mouvement, nous agissons ». La connaissance « je suis » ne peut pas être perçue. Le corps n’est qu’un contenant, rien d’autre. Après m’avoir écouté vous devez comprendre profondément qu’il ne faut rien faire.

En tant que connaissance « je suis », non formulée, vous n’avez ni forme, ni aspect. Vous ne pouvez donc rien faire, les choses vous arrivent simplement.

Cette notion erronée « je suis ce corps » est comme une épine dans le pied. Pour vous débarrasser de ce faux concept, je vous fournis d’autres concepts qui sont comme une aiguille avec laquelle vous pouvez vous extraire l’épine du pied. Mais si vous laissez l’aiguille dans le pied à la place de l’épine, qu’aurez-vous gagné ? Une fois que mes concepts auront joué leur rôle, il faudra vous en débarrasser. Jetez l’épine et l’aiguille.

Dès que vous assumez être quelque chose c’est faux, dès que vous ignorez ce que vous êtes c’est juste.

V : Parabrahman signifie l’Absolu, le vierge, l’intact. Nous qui sommes abîmés, pollués, comment pouvons-nous comprendre l’inaccessible ?

M : Grâce à Viveka, la discrimination. Discriminer, c’est déplacer, changer d’orientation, brasser les mots. Ne vous cramponnez pas aux mots, comprenez leur signification puis jetez-les.

Quand le processus de discrimination s’arrête c’est qu’il ne demeure plus aucun concept, vous êtes redevenu intact. Lorsque l’on est entier, même le « je suis » devient un poids, une flétrissure, c’est un élément qui doit aussi être rejeté. Le principe de conscience aussi doit être éliminé. Le « je suis » est le concept premier et il faut s’en débarrasser avant d’avoir accès à l’Absolu.

Tout ce que vous pouvez percevoir n’est que la manifestation de votre seule conscience. C’est l’expression de vous-même, stabilisez-vous d’abord à l’intérieur de cette conscience. Soyez cela et tout le reste se dissoudra. Faites-moi confiance, mes mots vont détruire vos mots et se dissoudre ensuite.

Un petit enfant, au commencement, ne se connaît pas lui-même, bientôt, il prend conscience de son corps, puis de celui des autres et se met à apprendre une foule de choses. Tout a néanmoins commencé par cette absence de connaissance. L’homme est ignorant de sa base, de son début, c’est sur cette ignorance qu’il construit sa compréhension du monde et un savoir de plus en plus complexe. Pour découvrir la vérité, ce n’est pas dans la direction de la philosophie ou de la religion qu’il vous faut chercher, c’est dans la direction opposée. Il vous faut retourner au commencement, il vous faut cerner cette ignorance initiale sur laquelle a été dressé tout le reste, il vous faut sonder ce que peut être cette connaissance négative, cette absence de tout savoir. Quand vous aurez connu cela, vous saurez toutes choses.

Tant que vous demeurez ignorant de votre base, de ce qui vous supporte, il est évident que tout ce que vous pouvez exprimer sur Dieu est faux. Mais quand vous avez compris cette base, ce principe du « je suis » non formulé, vous manifestez Dieu et vous êtes Dieu. Stabilisez-vous dans cette conscience de la toute petite enfance ne se connaissant pas et découvrez ce qu’elle est.

Tout ce que vous pouvez faire, en dehors de trouver votre véritable nature, est, soit vous agiter et vous fatiguer de plus en plus en croyant agir, soit vous endormir. Tout ce que vous pensez accomplir socialement ou spirituellement n’est que jeu, divertissement.

L’entité humaine n’existe en aucune façon. Il y a ce principe de conscience qui vient se joindre à la gestation d’un corps au moment de la conception. Chez le nouveau-né il est « je suis » en sommeil. Ensuite l’enfant devient conscient mais cette conscience s’identifie à son contenu. Et là commencent les spéculations et la souffrance. Placez votre être dans l’êtreté et échappez à tout cela.

V : Qu’est ce que la manifestation, en essence ?

M : La manifestation est Brahma. Brah-ma signifie « je suis présent ». La manifestation est une chose spontanée. Comprenez bien qu’il n’y a aucune différence entre le manifesté et le non-manifesté.

Le traducteur : L’Absolu transcende le relatif mais il est immanent à tout ce qui est relatif. Le noumène et le phénomène sont immanents de telle sorte que l’immanent et le transcendant existent en même temps.

M : Cette conscience, ce qui est, qu’est-ce ? Vous pouvez l’appeler Agni, ou bien Animus, Dieu, mais c’est simplement ce qui rend un corps vivant. En son absence, le corps n’est qu’un certain dosage des cinq éléments. C’est ce qui donne la chaleur au monde. Ultimement, ce n’est que cette chaleur universelle quoi que soient les grands noms anciens qu’on lui ait donnée.

Vous pensez « je peux comprendre que je ne suis pas ce corps, que je suis simplement ce qui connaît en moi, cette conscience ». Mais accepter que votre conscience soit la même que la mienne, que ce sens du « je » que vous éprouvez soit aussi le mien, cela vous est très difficile.

Comprenez bien que cette chaleur, cette lumière, est originellement ce qui est, sans avoir conscience de son existence. Pour distinguer un objet, il faut de la lumière, la lumière possède des milliers de rayons, mais on ne peut pas dire que chaque objet bénéficie pour l’éclairer d’une lumière différente. Les objets sont différents mais la lumière est la même. La nature de cette conscience est seulement lumière, la lumière de la connaissance, la lumière de la présence. Pouvez-vous démontrer la naissance ou la mort de cette lumière, cette lumière qui est sans couleur et en même temps de toutes les couleurs possibles ?

Qu’est ce que la conscience, l’êtreté en essence ? N’est ce pas la saveur, le parfum de ce qui a été conçu et qui est né ? Quel est le point de départ de cette souffrance de l’existence duelle, à quoi a été donné le nom de l’enfant ? N’est-ce pas à cette conscience latente ? Pourquoi êtes-vous né ? Pourquoi êtes-vous ? Retournez à la source !

L’intellect n’est qu’un sous-produit de la manifestation, il apparaît après les cinq éléments et la force vitale, néanmoins, il voudrait pouvoir manipuler ce qui le précède et qu’il ne connaît pas ! Jamais aucun homme de science ne pourra comprendre les cinq éléments, il pourrait, par contre, fort bien arriver à rendre la vie humaine impossible, ce n’est pas difficile. Quelques années sans pluie et il n’y aura plus aucun être vivant pour se persuader qu’il peut transformer la nature.

Le monde de la spiritualité est une fraude, il ne peut exister que par la fraude. Beaucoup de sages font des concessions devant l’ignorance de leurs disciples, ils leur concèdent un concept, une forme, qui est immédiatement sacralisée, commentée et devient une complication, un embarras qui, après la mort du sage, fera naître mille disputes et controverses. Non, il faut tout jeter, se débarrasser de tout.

Je vous parle uniquement de mon expérience. Je vous parle de ma nature, de ce qui vis en cet instant. Je ne me réfère à aucun dogme, à aucun dieu. Je vous parle à partir du point où je me trouve : la réalité.

Voyez ce qui se passe à Pondichéry, Auroville et le merveilleux travaille d’Aurobindo. Il y a eu tant de querelles et à présent tant de disputes et d’escroqueries entre les disciples que le gouvernement indien s’empare d’Auroville, tout est fini.

Dans le langage conventionnel de la spiritualité, je devrais vous dire « vous êtes tous extrêmement vertueux, vous avez acquis énormément de mérites dans le passé pour avoir eu la chance de venir ici et d’entendre mes paroles ». Mais ne restez pas trop longtemps ou vous ne serez plus bon à rien. Mes paroles vont tout dissoudre en vous.

Rappelez-vous ce que vous pouvez, ensuite allez-vous-en et faites tout ce que vous voudrez. Retournez au social, votre travail sera votre meilleur soulagement, poursuivez vos activités habituelles.

N’essayez pas de changer quoi que ce soit , évitez les complications, les discussions. Tout ce qui doit se faire arrive. On met les grains sous la meule et ils sont tous écrasés en fine farine. Seuls les quelques grains se trouvant au centre sont épargnés. Alors, placez-vous au centre où vous pourrez demeurer tranquille.

V : Même distrait, non présent à « je suis », je réside dans ma conscience mais comment être attentif, comment demeurer au centre de la meule ?

M : Cette question révèle votre niveau d’ignorance. Vous demeurez enfermé dans votre limitation. Vous n’êtes pas intimement convaincu que le niveau de la distraction n’a aucune réalité. Seul le centre, grâce auquel vous percevez cette inquiétude dans laquelle vous vous enfermez, seul ce centre qui vous permet d’appréhender n’importe quelle idée est authentique. Ce centre seul est votre véritable nature que votre esprit en ait conscience ou non.

Quand vous avez reçu votre feuille d’impôt, il n’y a rien à faire, la machine s’inquiète, c’est normal. Mais quand vous avez du temps devant vous, rien de précis à faire, abandonnez toutes ces inquiétudes.

Ressentez bien ce profond « je suis » qui est le siège de tout ce qui vous agite. Observez-le simplement, sans volonté, sans mots.

Au début, vous êtes assez intéressés par la recherche de la vérité, cela occupe une certaine partie de votre temps. Puis cela grandit en vous et devient un jour une soif ardente. Vous n’avez alors plus besoin de faire d’efforts, dès que vous avez un instant de libre, vous vous dirigez vers votre conscience, vers ce « qu’est ce que je suis ? ». Vous éliminez peu à peu tout le reste et un jour vous rejoignez votre recherche, vous devenez un avec elle. La vérité, le chercheur et la recherche ne font plus qu’un.

Le grand écueil est de tirer satisfaction de la forme du chercheur, d’adopter l’étiquette « je suis chercheur de vérité » avec tout le comportement qu’elle implique, les tenues spéciales, les bahjans, les offrandes, les attitudes humbles, etc. Si le docteur X, assis là-bas dans le fond et qui est un grand médecin, était un véritable chercheur de vérité, il n’aurait plus de malades. S’il ne faisait plus qu’un avec sa recherche, ses malades seraient remplacés par des disciples.

Il ne faut plus penser, il faut simplement vivre pour atteindre son but, ne plus avoir autre chose dans sa conscience. Ne recevant plus de nourriture, les concepts vont petit à petit s’affaiblir et la présence de la conscience deviendra perceptible. En demeurant paisiblement immergé dans sa conscience on permet à celle-ci de spontanément un jour se diriger vers sa source. Si cette quête n’est pas abandonnée, tôt ou tard on devient un avec la source de la conscience.

Le chercheur n’est rien d’autres que les trois états – sommeil, rêve, éveil, plus un corps vivant – qui doivent se stabiliser dans la conscience, devenir cette présence consciente qui d’elle-même va remonter vers sa source.

Que ceux d’entre vous qui ont besoin de dévotion comprennent bien ce qu’ils sont en train de faire. Ils donnent une forme à leur être et ils l’adorent. A l’intérieur de quoi adorent-il ? De leur propre conscience et la forme créée n’est qu’un aspect d’eux-mêmes. Faites bien attention car ce que vous placez dans votre conscience, vous le devenez. Fuyez les étiquettes, les traditions, les noms, vous deviendrez prisonniers de leur forme, vous vous ligoterez dans leurs liens. Fuyez toutes poses, toute attitude imposée, demeurez libre, ne vous cramponnez pas à des cadavres.

S’il vous faut malgré tout une orientation, une forme, pensez au ciel. Devenez l’espace, le vent, une brise fraîche ou une tornade si vous préférez, mais changez ces images. Il faut toujours s’alléger, s’affiner. Méditez en portant votre attention sur l’attention et, de lui-même, le méditant se dissoudra.

La cause initiale ne peut pas être autre chose que soi-même. Qu’est ce qui précède les pensées ? Celui qui pense. Il me faut d’abord être avant d’expérimenter quoi que ce soit.

Lorsque dans la routine de votre travail une de vos actions est terminée, demeurez immobile et restez simplement avec le contenu de cet instant. Quand se présente un trou dans le déroulement de vos activités, demeurez dans ce vide, profitez de cet instant d’inaction. Perdez l’habitude de meubler ce trou en cherchant quelque chose à faire, en brassant des idées.

Restez tranquille, n’introduisez rien de nouveau dans la conscience à la place de ce qui vient de finir.

 

Extrait de Sois, Editions Les Deux Océans, 1983

2 commentaires:

  1. Nisargadatta refuse tout dogme, toute pratique, toute discipline, toute méthode, tout "faire"... sans cesse il ne fait que nous encourager à être, juste être, sans effort, accepter la spontanéité... et soudain "demeurez immobile"... soudain il nous inviterait à faire l'effort de rester statique, à pratiquer la stagnation, à nous figer, nous pétrifier, contraindre le mouvement de la vie jusqu'à nous confondre avec une statue, une image fixe, une forme de cadavre... Bref, vous l'aurez compris, cette parole ne peut être de Nisargadatta mais seulement l'interprétation fallacieuse, la traduction-trahison d'un pratiquant quelconque d'une forme d'immobilité, d'un partisan de l'emprise sur la spontanéité, du contrôle, de la maîtrise du "dynamisme originel"... Je propose en toute amitié qu'on ampute ce traducteur des deux bras afin qu'il nous préserve de son prosélytisme pour la non-vie. Même les cadavres grouillent de la vie des organismes Vivant qui les décomposent, et les digèrent pour faciliter leur retour à l'élémentaire... TchÖ, et surtout ne "méditez" pas, soyez!!

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  2. La « non-vie » étant un non-sens, aujourd’hui je parlerai des adeptes de tous genres d’immobilité comme des "prosélytes de la paralysie volontaire"… Mais bon, on s’en fout ! :)

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